Comment arroser dans le sud de la France ?

Arrosage de ses plantes

Comment arroser dans le sud de la France ?

Par Nathalie Agbagla et Kelly Fouchy

Vous êtes dans le sud de la France, et vous vous demandez comment arroser vos plantes pour qu’elles soient en bonne santé, tout en préservant les ressources en eau ? Nous vous apportons explications et pistes pour vous guider dans vos choix et prise de décision, afin d’adopter un arrosage responsable.

Il y a 4 éléments essentiels pour la vie des plantes : le soleil, l’eau, le sol et les éléments nutritifs.
Dans cet article, vous l’avez compris, nous allons nous attarder sur l’eau pour l’arrosage des plantes, chez vous, particuliers. Les plantes se nourrissent des minéraux dissous dans l’eau. Elles ont ainsi besoin de beaucoup d’eau dans le sol, à portée de leurs racines, pour absorber cette « nourriture » et se développer [1].

L’eau de pluie apporte une partie de cette eau, qui va être stockée dans le sol. Elle assure aussi une fonction de nettoyage du feuillage. Une autre partie de l’eau utile aux plantes vient des nappes affleurantes. Et enfin, il y a l’eau apportée par arrosage.

Cependant, l’eau est désormais une ressource rare, qu’il faut préserver, et même économiser.
Comment ça une ressource rare ? Vous pouvez vous reporter à cet article pour en savoir un peu plus  sur cette question :  Etat de l’eau en Méditerranée.

 

Pourquoi développer un arrosage responsable ?

Dans le sud de la France, le climat est méditerranéen, évoluant vers du semi-aride dans certaines zones, comme autour de Montpellier par exemple, sous l’influence du dérèglement climatique. Les sécheresses estivales s’accentuent (plus intenses et longues). Les épisodes de gel et de pluies importantes [2] se multiplient et s’accélèrent.

En région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la ressource inégalement répartie ne suffit plus à satisfaire les besoins grandissants en eau : 35 millions de m3 d’eau manquent pour répondre aux besoins. Il y a de fortes incertitudes sur l’évolution des ressources en eau mais la tendance est à la diminution des débits des cours d’eau et de la recharge des nappes [3]. Cette situation suscite donc des inquiétudes pour la stabilité de l’approvisionnement en eau potable et d’irrigation à partir du Rhône notamment.
En Occitanie, c’est 84 millions de m3 d’eau par an qui manquent à l’appel [4] , soit l’équivalent de 22 400 fois le volume de la piscine olympique Angelotti à Montpellier !

Il apparaît alors utile (c’est un euphémisme !) de s’adapter à cette situation et d’adopter les bons gestes pour diminuer la consommation d’eau et préserver la ressource.
Nous vous proposons pour cela de :

  • passer en revue les différentes méthodes d’arrosage,
  • se pencher sur l’arrosage délicat des semis,
  • réfléchir au meilleur moment pour arroser.

Quelle méthode d'arrosage adopter ?

Il existe diverses manières d’arroser. Le choix de la méthode dépend, entre autres, des critères suivants :

  • votre surface à arroser,
  • votre budget,
  • l’effort (physique et en termes de temps) que vous acceptez de concéder à cette activité.
Phoo qui montre l'arrosage en pluie avec un arrosoir équipé d'un pommeau
Arrosage en pluie. Crédit image : Photo Mix sur Pixabay

L’aspersion, le goutte-à-goutte [5] et l’arrosage par capillarité sont les méthodes les plus utilisées au jardin et au balcon.

L'arrosage par aspersion

L’arrosage par aspersion est la technique qui imite le plus l’effet de la pluie. L’eau sous pression est projetée à travers des arroseurs / jets d’eau, sur une surface de manière uniforme. Elle est adaptée pour l’arrosage de grandes surfaces, comme les pelouses. C’est aussi la technique qui consomme le plus d’eau, donc à utiliser avec discernement.

L'arrosage goutte-à-goutte

Le goutte-à-goutte, comme son nom l’indique, apporte de l’eau avec parcimonie aux plantes à un point précis, avec un débit ralenti, par l’intermédiaire d’un système de tuyaux et de goutteurs disposés de manière à distribuer l’eau au plus prêt du pied des plantes. Il permet de réaliser de substantielles économies d’eau.

L'arrosage par capillarité

La capillarité, en dynamique des liquides, pour faire simple, est la propriété d’un liquide à monter, malgré la force de gravité, le long de tubes très fins plongés dans ces liquides. Pour l’arrosage, c’est la propriété de contenants à diffuser lentement de l’eau vers le sol, selon le niveau de sécheresse de ce dernier, et selon la demande en eau des plantes via leur système racinaire. Grâce au matériau du contenant, et le fait qu’il y ait de l’eau et de la pression à l’intérieur du tuyau ou du pot, l’eau migre vers l’extérieur.
On peut arroser par capillarité en permettant à l’eau de circuler via un tuyau fin, une urne en céramique poreuse, une bouteille renversée au bouton percé, une mèche en coton, laine ou même une ficelle.

Il existe bien d’autres méthodes d’arrosage [6] !

Comment arroser mes semis ?

Pour bien arroser mes semis, je dois faire pénétrer l’eau dans le terreau de semis sans les bouleverser. Je favorise pour cela un arrosoir avec une pomme d’arrosage, ou un tuyau avec un embout en forme de douche pour un effet similaire à la pluie.

Il existe des poteries antiques au fond percé de trous qui remplissent très bien cette fonction. En plus de l’arrosage délicat en pluie, la poterie émet un son au remplissage qui lui a donné son nom de chantepleure. Certains potiers en proposent.

Vous voulez en fabriquer vous-même ? Alors, découvrez les stages de poterie de Marianne Lacroix, à Pompignan, dans le Gard.

Céramique Chantepleure en grès pour arroser des semis avec délicatesse
Chantepleure, arrosoir en grès. Crédit photo : Marianne Lacroix

Quel est le bon moment pour arroser ?

La fréquence d’arrosage dépend de la nature du sol, du besoin spécifique des plantes (les tomates sont plus gourmandes que les laitues par exemple), du climat saisonnier et de l’intensité de l’évapo-transpiration.

Tout ça, c’est bien beau, nous direz-vous ! Mais concrètement, comment je fais pour savoir quand il est utile d’arroser ?

Comment savoir quand arroser ?

Facile ! J’enfonce légèrement mon doigt dans la terre : si le sol est humide, c’est parfait, je laisse en l’état. Sinon je continue d’arroser.

Je me renseigne au préalable sur le besoin en eau de mes plantes et j’adapte cette astuce, en laissant plus ou moins sécher le sol.
Je garde aussi un œil sur les feuilles : si la pointe noircit, en général c’est qu’il y a trop d’eau ! Si elle brunit, c’est que la plante manque d’eau.

Quel est la meilleure heure pour arroser ?

Le meilleur moment de la journée pour arroser, c’est à la fraîche, le matin ou le soir, lorsque la température est moins élevée que dans la journée, et lorsque le soleil n’est pas à son zénith. Pourquoi ? Il y a 2 raisons principales à cette précaution :

  • l’évaporation est d’autant plus importante que la température ambiante est élevée, entraînant une perte de la quantité d’eau fournie aux plantes,
  • les gouttes d’eau sur le feuillage agissent comme une loupe et brûlent lorsque les rayons du soleil arrivent dessus.

C’est aussi pour ces raisons qu’il est préférable d’arroser le pied des plantes plutôt que le feuillage.
Et je fais attention à éviter l’arrosage de nuit, au risque de voir apparaître des maladies !

Quelques autres idées utiles pour un arrosage dosé et adapté

Enfin, je peux aussi m’équiper de différents outils pour m’aider à me rappeler qu’il est temps de donner à boire aux plantes (alarmes sur son smartphone, capteur d’humidité, etc.). Automatiser le système d’arrosage permet en outre de ne plus avoir à y penser. Un système d’arrosage automatique a l’avantage de déclencher l’apport d’eau à l’heure la mieux adaptée pour arroser, et de choisir aussi la quantité d’eau à apporter.

Vous savez maintenant tout ce qu’il y a à savoir pour apporter la juste dose d’eau à vos plantes, pour leur permettre de s’épanouir, tout en préservant la ressource.

Et dans un prochain article, nous aborderons les économies d’eau au jardin !

Liste des références

Pour aller plus loin…

[1] Antoine Lagneau, 2016. Guide des Urbiculteurs

[2] Programme des Nations Unies pour l’Environnement/Plan d’Action pour la Méditerranée et Plan Bleu (2020). Etat de l’Environnement et du Développement en Méditerranée : Messages clés. Nairobi.

[3] GREC-PACA, 2017. Les ressources en eau et le changement climatique en Provence-alpes-Côte d’Azur.

[4] Karine Bonacina, 2021. Où en sommes-nous sur les territoires ? Communication à la journée d’échanges : Partage de l’eau. Concerter, anticiper et agir ! 29 juin 2021 à Montpellier. Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse.

[5] Travaux et Construction, Arrosage automatique au jardin, quelles solutions, quel coût ? https://www.travauxetconstruction.com/dossier-74-arrosage-automatique.html [Consulté le 21/06/2020]

[6] Sonia B. 2017, 5 accessoires pour arroser différemment  [Consulté le 21/06/2020]

Texte remanié à partir d’un article initialement paru dans la section Articles de la page Facebook de Watnowa (juin 2020)

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